Agir pour la santé des jeunes : la MFGE impliquée dans les politiques de santé publique régionales
- Enquête
- 5 novembre 2025
Des partenariats régionaux
La Mutualité Française Grand Est s’inscrit notamment dans les priorités du Plan régional de santé (PRS) de l’ARS Grand Est : par exemple, pour la santé mentale des jeunes, l’ARS cite la priorité « renforcer la prévention auprès des jeunes et de leurs parents ».
En matière de santé environnementale et jeunesse, la Région Grand Est, la DREAL Grand Est et l’ARS Grand Est ont lancé un appel à projets « Jeunes & Santé Environnement : passons à l’action ! » pour soutenir des initiatives à destination des jeunes. La MFGE est membre actif du Plan Régional Santé Environnement (PRSE) 4 et y inscrit de nombreuses actions.
Le Conseil régional Grand Est, dans sa feuille de route santé 2021-2027, identifie explicitement « la santé des jeunes » parmi ses axes stratégiques.
Le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) Grand Est a rendu un avis en octobre 2025 sur la « Santé mentale des jeunes – un défi et un enjeu majeurs pour l’avenir » (2024-2026). Il identifie la santé mentale des jeunes comme une priorité régionale, en soulignant les inégalités territoriales et sociales, la nécessité d’une approche territorialisée, de moyens sanctuarisés et de partenariats renforcés. La MFGE a été interviewée par le CESER sur la santé mentale des jeunes en 2025 et a ainsi contribué à cet avis rendu.
Un partenariat de longue date avec l’Education nationale a aussi parmi l’émergence d’actions en lycées depuis 2005, tout d’abord sur la thématique de la prévention des addictions, puis celle la promotion de l’activité physique couplée à l’alimentation des jeunes, pour aboutir post-COVID à la santé mentale des jeunes. Ces actions sont reconnues au niveau national, notamment par la sélection de communications écrites sur les programmes de la MFGE « Lycéen, Bouge… une priorité pour ta santé ! » et « Bien dans ma tête, Bien dans ma vie » présentées au congrès national de la Société Française de Santé publique (SFSP), à Lille en novembre 2025.
Concrètement, la MFGE développe son programme de prévention et promotion de la santé en cohérence avec les besoins des territoires, en référence au PRS, en associant « de nombreux partenaires locaux tels que l’ARS, le Conseil régional, les conseils départementaux, les mairies … ».
Ainsi, la relation institutionnelle s’établit sous forme de coopération stratégique, d’alignement sur les priorités de santé publique jeunesse, d’appui aux dispositifs régionaux et partenariats de prévention.
Des coopérations locales et la participation à des instances de pilotage
La MFGE est engagée dans les « Conseils locaux en santé mentale » (CLSM). Par exemple, elle participe activement au CLSM de Reims, qui constitue un espace de coordination entre élus, psychiatrie, usagers, aidants, professionnels du territoire.
En matière de santé mentale des jeunes, la MFGE a conduit, en partenariat avec l’EPSM de la Marne, la Mission locale de Reims et un foyer de jeunes travailleurs, un projet cofinancé visant à sensibiliser, former et accompagner les jeunes de 16 à 30 ans et leurs éducateurs, lutter contre la stigmatisation et promouvoir la santé mentale positive.
Enfin, dans le cadre des Contrats locaux de santé (CLS) ou actions territoriales, l’ARS Grand Est mentionne que « Mutualité française, ARS, Conseil régional, Conseil départemental…, Mission locale… » sont partenaires dans les actions concernant les jeunes adultes et adolescents.
Cette typologie d’actions montre que la MFGE ne se contente pas de politiques régionales « macro », mais est présente sur le terrain via des partenariats locaux, des instances de coordination et des dispositifs ciblés jeunesse.
Les liens institutionnels entre la Mutualité Française Grand Est et les institutions publiques de la région sont solides et multiples. Qu’il s’agisse de coordonner les projets avec l’ARS, de suivre les priorités du Conseil régional, de s’engager dans des instances locales comme les CLSM ou de travailler avec les missions locales pour toucher les jeunes en insertion, la MFGE prend une part active dans la santé des jeunes.
Elle met en œuvre des actions de prévention, de promotion de la santé et d’accompagnement, dans des domaines variés (santé mentale, environnement, alimentation, activité physique) et en partenariat avec les acteurs institutionnels et locaux.
Ce positionnement apparaît aujourd’hui comme un modèle d’articulation entre acteur mutualiste régional et politique publique de santé jeunesse. Les défis restent nombreux — adaptation territoriale, pérennité, mobilisation des publics vulnérables — mais les fondations sont posées !
" Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer. Cartographie des inégalités " - Etude de la Mutualité Française et des instituts Terram et Montaigne
Cinq ans après la crise du COVID, alors que les signaux de détresse psychique se multiplient, en particulier chez les jeunes, la santé mentale s’impose enfin en 2025 comme une grande cause nationale. Pour contribuer à ce mouvement et éclairer les réalités de cette génération confrontée à un mal-être profond, la Mutualité Française, l’Institut Montaigne et l’Institut Terram se sont associés pour dévoiler le 02 septembre dernier une enquête inédite intitulée “Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer. Cartographie des inégalités”.
Menée au printemps 2025 auprès de 5 633 jeunes âgés de 15 à 29 ans représentatifs de la population française, y compris dans les Outre-Mer. Cette enquête se distingue par son approche à la fois transversale et ancrée dans les territoires qui met en évidence les fragilités durables dans la santé mentale des jeunes, liées aux conditions de vie, d’étude, de travail, à la précarité, au rapport au numérique, à l’environnement familial ou encore à l’ancrage territorial. Elle explore également les freins à l’accès aux soins, les lacunes en matière de prévention, mais aussi les ressources mobilisées, les formes de soutien disponibles et les attentes exprimées par les jeunes.
Cette initiative fait suite aux Forums jeunes organisés par la Mutualité Française dans plusieurs régions en 2024, au cours desquels la dégradation de la santé mentale des jeunes est apparue comme l’un des sujets les plus fréquemment abordés, notamment pour le forum organisé à Reims en avril 2024.
1 jeune sur 4 souffre de dépression (25 %) : un mal-être psychique généralisé
Fatigue, repli, perte d’intérêt : les problèmes psychologiques et les troubles psychiques s’accumulent chez les jeunes qui font face à une véritable crise silencieuse. Certaines situations de mal-être présentent une très forte prévalence parmi les jeunes mais le chiffre le plus inquiétant demeure sans doute celui-ci : près d’1 jeune sur 3 (31%) affirme avoir déjà eu des pensées suicidaires ou envisager de se faire du mal.
Le stress scolaire et professionnel est massif : 87 % des jeunes stressés par leurs études, 75 % par leur travail. Ce stress pèse lourdement sur leur santé mentale : alors que ce stress pèse lourdement sur la santé mentale des étudiants et des actifs, l’instabilité de l’emploi accentue le mal-être notamment chez les indépendants, les chômeurs et les salariés à temps partiel.
Le harcèlement, facteur de mal-être aggravant : alors que 26% des jeunes interrogés ont déjà été victimes de cyberharcèlement et 31% victimes de harcèlement scolaire, leur santé mentale en pâtit tout particulièrement, générant de nombreuses situations de dépression.
Outre-mer, genre, âge et métropole : des détresses inégales
- Les jeunes ultramarins sont les plus sévèrement touchés : 39 % souffrent de dépression (contre 25 % en moyenne pour l’ensemble de la France). Plus d’un jeune sur deux en Guyane (52 %) est concerné, 44 % en Martinique, 43 % à Mayotte, des niveaux sans équivalent en hexagone, où les proportions oscillent entre 19 % (Bourgogne Franche-Comté) et 28 % (PACA).
- Les jeunes femmes apparaissent plus affectées : 27 % souffrent de dépression, contre 22 % des jeunes hommes. L’écart est particulièrement significatif avant 22 ans (29% des femmes de moins de 22 ans contre 19% des hommes du même âge) et tend à diminuer avec l’âge. Cette vulnérabilité de genre s’observe aussi dans les autres indicateurs : troubles du sommeil, fatigue persistante, stress lié aux études.
- Les jeunes urbains sont les plus touchés : 27 % sont en dépression, contre 20 % en zone rurale. Le sentiment de tristesse ou de désespoir touche 64 % des jeunes en métropole, contre 54 % en milieu rural.
Un accompagnement encore trop éloigné des besoins exprimés par les jeunes
Les chiffres sont sans appel, mais une question demeure : face à cette réalité, les jeunes ont-ils réellement accès à des dispositifs d’accompagnement ? L’enquête met en lumière les limites des réponses publiques en matière de santé mentale : dispositifs fragmentés, peu lisibles, difficilement accessibles. À cela s’ajoutent de nombreux freins au recours à l’aide professionnelle : peur de la stigmatisation, méconnaissance des ressources disponibles, peine à identifier les interlocuteurs, obstacles matériels ou logistiques. Ainsi, 38 % des jeunes ont déjà évoqué leur santé mentale avec un professionnel, et 21 % l’ont fait à plusieurs reprises. Ce chiffre chute à 19 % chez les 15-17 ans. Plus d’un tiers des jeunes qui ressentent le besoin de consulter ne franchissent pas le pas. Dans les DROM, où les indicateurs de souffrance psychiques sont plus prononcés, le recours est pourtant encore plus limité : 30 % seulement des jeunes ont consulté un professionnel, 27 % à Mayotte.
Un autre enjeu est de mieux sensibiliser, et autrement : 76 % des jeunes déclarent avoir été sensibilisés à la santé mentale. Si les proches et les initiatives de l’établissement scolaire ou universitaire jouent encore un rôle important, les réseaux sociaux sont aujourd’hui leur canal d’information privilégié. Or, l’accès à une information fiable, encadrée, et de qualité reste crucial pour prévenir les troubles et accompagner les jeunes.
Loin d’être de simples consommateurs du système, les jeunes aspirent à être des acteurs sur lesquels s’appuyer pour proposer des solutions. C’est dans cette optique que l’étude a intégré une question prospective sur les mesures jugées les plus efficaces pour améliorer leur santé mentale. Les jeunes formulent des demandes concrètes et cohérentes : faciliter l’accès aux soins psychologiques (36 %) et à la prévention (36 %), les rendre plus accessibles (34 %), promouvoir des leviers de bien-être – sport, culture, activités de sociabilité (16 %), renforcer les compétences psychosociales (13%).
TRIBUNE – Santé mentale : des actions dans la durée plus que des symboles éphémères
La Mutualité Française a co-rédigé avec les Instituts Terram et Montaigne la Tribune « La santé mentale : de la grande cause à l’épreuve du temps » parue dans Libération le 17 octobre.
Cette tribune rappelle que faire perdurer l’esprit de la « grande cause » exige des moyens pérennes et la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés : pouvoirs publics, professionnels de l’accompagnement, associations et mutuelles. Elle a été co-signée par de nombreuses organisations engagées — Alliance pour la santé mentale, Uniopss, Unafam, PSSM, Cese, Pop & Psy, Quartet Santé — ainsi que par des députés, des psychiatres et d’autres acteurs de terrain.
- 33 Mo
- 16 octobre 2025
Les actions mises en place par La Mutualité Française dans le cadre de cette mobilisation
- La Mutualité Française a organisé une « Journée santé mentale » le 1er octobre articulé autour de 2 sujets :
- Santé mentale des jeunes : Une après-midi d’échanges et de réflexion autour de l’état de la santé mentale des jeunes dans les territoires, portée par les résultats de l’étude de la Mutualité Française, de l’Institut Terram et de l’Institut Montaigne. Experts, acteurs de terrain, responsables politiques, jeunes… ont dialogué pour dresser un état des lieux et proposer des perspectives concrètes.
- Santé mentale au travail des femmes : quelles actions pour les mutuelles ? : conférence organisée dans le cadre de la « Santé Mentale – Grande cause nationale 2025 », en partenariat avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) a donné une vision croisée des travaux et champs d’intervention sur la santé mentale au travail des femmes. A cette occasion, la Mutualité Française a renouvellé son partenariat avec l’Anact.
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