Albert Lautman, 43 ans, a pris ses fonctions de directeur général de la Mutualité Française, le 1er juillet 2016. Il travaillera aux côtés de Thierry Beaudet, qui préside la FNMF depuis le 23 juin 2016. Une nouvelle étape dans une carrière dédiée à la protection sociale, durant laquelle il a alterné expérience de terrain et responsabilités nationales.
« J’ai eu un parcours pluriel, qui a débuté de façon assez classique », raconte Albert Lautman, directeur général de la Mutualité Française depuis le 1er juillet 2016.
Ancien élève de l’Ecole nationale supérieure de Sécurité sociale (EN3S), il intègre, en 1998, l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) du Bas-Rhin en tant que responsable du département gestion des comptes cotisants, avant de prendre le poste de secrétaire général de la Caisse primaire d’assurance maladie (Cpam) de Montpellier en 2002.
En 2003, il est nommé sous-directeur de l’Urssaf du Bas-Rhin, chargé du recouvrement. « J’y ai exercé les missions classiques d’un organisme de Sécurité sociale de base, au contact des entreprises, explique-t-il. J’ai eu la chance de passer d’une branche à l’autre, et de pouvoir appréhender la protection sociale dans sa globalité, de son financement jusqu’aux prestations qui sont apportées aux usagers. »
Expérience du terrain
En 2006, Albert Lautman intègre l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), qui gère la trésorerie du régime général. Nommé sous-directeur en charge de la règlementation, du recouvrement et du service, il travaille en lien direct avec les pouvoirs publics et les cabinets ministériels. Avec une préoccupation forte : mettre à profit l’expérience des contraintes opérationnelles de terrain, acquise durant ces dix années passées dans des caisses locales, dans l’élaboration des politiques nationales à laquelle il participe désormais.
En 2011, Albert Lautman prend la direction de l’action sociale à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et investit un nouveau secteur de la protection sociale : « J’ai complètement changé d’univers et de métier, et je me suis orienté vers les politiques gérontologiques, le social et le médico-social, un secteur crucial, assez peu relayé par la société civile, dans un contexte de raréfaction des moyens. »
Un virage réussi, puisqu’en septembre 2013, Michèle Delaunay, alors ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, lui demande d’intégrer son cabinet : « La concertation allait s’engager sur le projet de loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, et la ministre voulait une dimension prévention forte dans le texte. J’ai découvert les rouages de la puissance publique, les processus de prise de décision, le fonctionnement de l’interministériel. »
Une vision transversale
De septembre 2014 à juin 2016, Albert Lautman dirige la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) Nord-Est. Un retour au terrain qu’il apprécie d’autant plus qu’il lui permet de mettre en œuvre la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement qu’il a contribué à rédiger.
Tout au long de son parcours, Albert Lautman travaille avec l’ensemble des acteurs de la protection sociale, et croise le chemin de la Mutualité Française : « A la Cnav et à la Carsat, nous avons collaboré sur des projets informatiques et techniques, mais aussi sur des politiques métiers, comme la prévention de la perte d’autonomie, dont les mutuelles sont un acteur majeur. »
Depuis 2008, Albert Lautman enseigne également les questions sociales à Sciences-Po Paris, une activité qu’il souhaite conserver. Elle lui permet « de prendre régulièrement le temps du recul et de la réflexion et de conserver une vision transversale de nos politiques sociales ».
Sophie Lecerf © Agence fédérale d’information mutualiste (Afim)