Estime de soi et déconnexion : le « fait maison » ou « Do it yourself » pour notre bien-être

Si les activités de coutures, broderies, tricots,… semblaient avoir été oubliées depuis 1968 au nom de la libération de la condition féminine, avancent certains experts, peut-être la crise économique serait-elle une raison de ce regain de popularité pour ce qui est nommé désormais le « Do it yourself » ou DIY. L’existence de nombreux blogs créatifs sur Internet y sont aussi pour beaucoup car ils favorisent de véritables communautés de passionnées qui s’échangent conseils, astuces et exposition de créations.

La lassitude des biens de consommation tous standardisés et le refus de l’hyperconsommation seraient également des facteurs importants. Le « fait maison » reviendrait donc dans nos foyers pour des motivations économiques, écologiques et également  pour une satisfaction personnelle très forte.

En effet,  si  2/3 des françaises* reconnaissent bricoler, fabriquer, décorer par elles-mêmes… 41% de celles-ci déclarent y passer un « agréable moment », déclarant que c’est le moyen de « marquer une pause dans le quotidien », de se retrouver seule ou de partager une activité avec leur famille.

De fait, savoir focaliser notre attention sur une activité et une création manuelle, c’est apprendre à se déconnecter de pensées parfois  « parasites » et énergivores, comme si notre conscience apprenait à « zoomer » uniquement sur la fabrication par exemple de notre album photo en scrapbooking, tout le reste devenant du « hors champ » ; ceci permet un véritable repos de l’esprit mais aussi l’apprentissage d’une certaine mise à distance. En méditation de pleine conscience comme en sophrologie, une telle défocalisation peut être d’ailleurs reproduite au quotidien, quand nous ne pouvons pas nous adonner à nos loisirs créatifs par exemple !

Et puis… pour tous ceux qui ont eu envie de créer de leurs mains un objet, les temps de l’apprentissage, des essais et échanges, enfin de la réussite, constituent un formidable chemin de confiance en soi qui passe par l’expérience corporelle, raison pour laquelle nombre d’entre nous l’explore pendant nos jeunes années.

En sophrologie, il nous arrive d’œuvrer sur ce même axe  d’une estime de soi retrouvée notamment par l’harmonie du corps et de l’esprit. De la même manière, des neuroscientifiques travaillent sur  la « cognition incarnée », c’est-à-dire sur l’idée qu’il n’y a pas de pensée sans mise en jeu du corps, nos gestes organisant plus que nous ne le croyons, nos pensées…la qualité de nos gestes agirait donc sur la qualité de nos pensées…

Or si le travail par ordinateur nous soulage et nous facilite des tâches,  il est peut-être  temps de laisser aussi nos corps parler et «penser» davantage…

*Sondage Opinion Way  2014

Auteurs : RAMONNET Christine (Sophrologue) • RENAUDIN Stéphanie (Sophrologue)