Le yoga et les facteurs de risque métaboliques

Le yoga est aussi efficace que l’activité physique ! Voilà une information très intéressante qui vient d’une revue des études randomisées comparant le yoga à l’absence l’activité physique et l’impact de l’activité physique sur les troubles métaboliques (index de masse corporelle, pression artérielle, LDL et HDL cholestérol, triglycérides et glycémie). Le yoga fait mieux que l’absence d’activité physique et est équivalent à l’activité physique. Donc pourquoi ne pas faire les deux ?

Le syndrome métabolique est un problème de santé majeur !

Le syndrome métabolique correspond à l’association d’au moins trois des facteurs de risque métaboliques :

  • augmentation de la pression artérielle,
  • glycémie élevée,
  • excès de graisse abdominale,
  • anomalies des taux de cholestérol et/ou des triglycérides

Il augmente le risque d’événements cardiovasculaires. Pour diminuer ce risque cardiovasculaire, la lutte contre les facteurs de risque modifiables est essentielle et en priorité la lutte contre l’inactivité physique qui représente le 4ème facteur de risque de mortalité globale et qui est aussi un des principaux responsables du syndrome métabolique. Chez l’adulte, une activité physique régulière et adaptée peut réduire le risque d’hypertension artérielle, de maladie coronaire, d’accident vasculaire cérébral, de diabète, et peut aider à maintenir un poids de forme. Le yoga est une pratique antique de l’Inde; il incorpore des éléments physiques, mentaux et spirituels, et c’est peut être une forme efficace d’activité physique.

Le yoga aurait des effets bénéfiques sur le plan cardiovasculaire

Depuis plusieurs années, la littérature médicale a rapporté des bénéfices cardiovasculaires de la Yogathérapie dont le Hatha yoga est le plus communément pratiqué. Ce type de yoga consiste en une série d’exercices physiques focalisés sur l’étirement et la stimulation de la colonne vertébrale et sur les muscles de la coordination et du contrôle de la respiration, avec comme objectif stabiliser l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et l’activité sympathique.

En 2007, aux USA une enquête nationale estime que près de 20% de la population ont pratiqué ce type d’exercices physiques, mentales et spirituels appelé en anglais « mind-body practice ».

Données scientifiques de la Yogathérapie

Des experts scientifiques américains ont recherché sur les bases de données scientifiques, les revues et méta-analyses des études randomisées contrôlées, évaluant l’efficacité du yoga à modifier les facteurs de risque métaboliques et comparant sur ces même facteurs de risque le yoga à : soit l’absence d’activité physique, soit l’activité physique standard.

Après une première sélection de 1404 rapports, 37 études randomisées contrôlées ont été incluses dans une revue systématique et 32 dans une méta-analyse :

  • 2768 participants ont été inclus (47% d’hommes) d’âge moyen 50 ans.
  • 1287 (47%) pratiquent le yoga et 1461 (53%) sont dans un groupe contrôle (absence d’activité physique ou activité physique standard). Le groupe contrôle ayant une activité physique consistant en un entraînement physique régulier, de la course à pieds, du vélo, de la marche rapide ou d’un entrainement de type résistance.
  • La durée des études varient de 3 semaines à 52 semaines avec une médiane à 12 semaines.
  • 14 études ont été conduites dans une population saine, 10 chez des patients ayant un syndrome métabolique ou un diabète, et 5 chez des patients ayant une maladie coronaire.

Le yoga fait mieux que l'absence d'activité physique

Comparée aux groupes contrôles sans aucune activité physique, la pratique régulière du yoga améliore significativement l’ensemble des facteurs de risque métaboliques : diminution de 0.77 kg/m² de l’index de masse corporelle, baisse de 5.21 mmHg de la pression artérielle systolique, baisse de 12.14 mg/dl du LDL cholestérol et augmentation de 3.20 mg/dl du HDL cholestérol.

On observe aussi avec le yoga une baisse du poids de 2.35 kg, une diminution de 4.98 mmHg de la pression artérielle diastolique, de 18.48 mg/dl du cholestérol total, de 25.89 mg/dl des triglycérides et de 5.27 battements par minute de la fréquence cardiaque de repos.
En revanche, le yoga n’a pas d’effet significatif sur la glycémie et l’hémoglobine glyquée.

Le yoga est équivalent à l'activité physique standard

Comparé aux groupes contrôles ayant une activité physique standard, le yoga a les mêmes effets sur les facteurs de risque métaboliques. On n’observe pas de différence significative sur l’index de masse corporelle, la pression artérielle, les taux de cholestérol et de glycémie.

C’est donc une information importante pour les adeptes de ce type d’activité physique. Le risque de maladie cardiovasculaire peut être réduit en modifiant plusieurs facteurs de risque, et en particulier en augmentant l’activité physique et en utilisant la relaxation pour réduire le stress, toutes les deux des composantes du yoga.

Mais attention les données scientifiques de cette revue et méta-analyse manquent de robustesse. Ces résultats sont préliminaires et doivent être interprétés avec prudence parce que les études incluses étaient de courte durée, de petite taille, et présentaient un risque de biais. Il est important de pouvoir disposer d’essais de haute qualité à plus long terme afin de déterminer l’efficacité du yoga dans la prévention des maladies cardiovasculaires.

En attendant ces études pourquoi ne pas faire de l’endurance et du yoga, si cela vous plait, votre risque cardiovasculaire ne peut qu’en bénéficier!

Pour en savoir plus:

Auteur : GALLOIS Hervé (Dr – Médecin cardiologue)